Cérémonie du thé zen

July 8, 1990

Manger de bons plats est une sorte d’addiction. C’est une sorte d’addiction, c’est comme une drogue : il faut absolument manger de bons plats. C’est pourquoi le zen a instauré ce système appelé « cérémonie du thé ». Dans la cérémonie du thé, ce qu’ils faisaient, enfin, j’y ai participé et c’est vraiment une épreuve pour les gens. Pour moi, ça allait, mais les autres ont vraiment eu peur. Dans la cérémonie du thé, quels que soient les rituels, on vous sert un thé tellement amer qu’on pourrait dire qu’il contient de la quinine à la puissance 108 ! C’est comme ça. Et ils vous le servent très gentiment, avec un tel rituel que vous êtes obligé de le boire.
D’abord, ils disent : « Regardez la tasse sans penser à rien. » Il a donc essayé de faire le vide dans son esprit en se concentrant sur la tasse. Je ne sais pas si cela sert à grand-chose. Mais quand on boit ce thé, on ne sent plus rien dans la bouche.
Et pour compenser, ils vous donnent quelque chose de sucré, qui est encore une fois sucré à la puissance 108, tellement sucré que ça devient amer ! Tellement sucré. Donc, c’est juste pour conquérir la langue. Les zens ont dû se dire : « Mieux vaut leur faire cette cérémonie du thé où il n’y a pas de thé, où il n’y a rien d’autre que de donner un tel choc à la langue, pour qu’après, ils puissent manger tout ce qu’on leur donne ».
C’est pourquoi vous devez savoir que les Japonais peuvent manger n’importe quoi. Ils ont résolu leur problème alimentaire parce qu’ils peuvent manger n’importe quoi ! Ils peuvent simplement pêcher des crabes ou des crevettes, les décortiquer comme des cacahuètes et les manger comme ça. Je pense que le zen a résolu ce problème pour eux, car ils manquent de nourriture et c’est ainsi qu’ils peuvent tout manger : ils peuvent manger l’écorce des arbres, ils peuvent manger les serpents, ils peuvent manger les lézards, ils peuvent manger les grenouilles, tout ce qu’ils peuvent manger, donc tous leurs problèmes alimentaires sont résolus dans ce pays grâce au zen, je pense, car il n’y a plus de goût.