En réalité, la foi aveugle ne nous mènera pas à Dieu. La foi doit être fondée sur l’expérience, appelée « shraddha ». Elle doit être fondée sur l’expérience de la vérité. Supposons que je ne sois pas allée dans cette pièce ; je ne l’ai pas vue ; je ne sais pas ce que c’est, et j’ai commencé à la décrire. Si vous me croyez, je dirais que ce n’est qu’un lavage de cerveau. Et il n’y a eu jusqu’ici que des discussions interminables sur Dieu. La raison en est que les êtres humains n’étaient pas prêts à cette époque, devrais-je dire, d’avoir leur Réalisation. Nous étions peu nombreux, très peu nombreux, du VIe siècle dernier disons jusqu’à notre époque moderne.
J’ai demandé à un maître zen : « Combien d’âmes réalisées avez-vous ? Des Kashyapas ? » Il m’a répondu : « Nous n’avons eu en tout que vingt-quatre Kashyapas du VIe au XIIIe siècle, et [depuis] nous n’en avons plus eu aucun. » Alors j’ai dit : « Alors, que faites-vous là ? Vous êtes un maître zen et vous n’êtes pas une âme réalisée ? » Il a répondu : « Je fais mon travail. »
Un prêtre, je dois dire que John Clover est aussi prêtre ; un prêtre très connu. Je lui ai demandé : « Qu’entendez-vous par Saint-Esprit ?» Il a répondu : « Je suis agnostique. » J’ai dit : « Alors, que faites-vous dans l’Église ?» Il a donc répondu : « Je fais mon travail. »
J’ai été surprise ! Quel genre de travail peut-on faire quand on ne sait pas de quoi on parle ? On professe quelque chose dont on n’est pas sûr soi-même. Vous-même n’êtes pas une âme libérée et vous parlez de liberté de l’âme, c’est un peu comme faire un travail de publicitaire.